Manifeste pour un Management Ecocentrique

par Jean-Dominique Abrial, conseil en management.

 



Le «management écocentrique» porte l’idée d'un management moins centré sur l’entreprise, sur son dirigeant. Un management qui pense l'entreprise comme l'acteur d'un écosystème d'affaire ; l'acteur et pourquoi pas l'organisateur de cet écosystème.

Cela peut paraître ambitieux et immodeste, c’est une action laborieuse, faite de petits pas et poussée par quelques solides convictions après plus de trente ans d’activité professionnelle.

Conviction n°1 : le travail sur les relations, les échanges inter-entreprises est plus fécond que l’acharnement mis à optimiser le fonctionnement interne.

Conviction n°2 : la seule approche par les processus est pauvre, car pour l’essentiel de leurs activités, les employés, les prestataires, les clients évoluent en dehors de leur cadre strict.

Conviction n°3 : nous n’avons pas tiré toutes les conséquences d’évolutions vécues ces vingt dernières années, évolutions porteuses et/ou dangereuses selon que l’on saura les accommoder :

· La dérégulation et la difficulté de cohabitation entre le marché financier, le marché des biens et services et le marché des compétences.

 

· La transition d’une chaîne de valeur vers un réseau de valeur et l’invitation faite au client de participer à ce réseau de valeur.

 

· La très forte baisse des coûts de communication.

 

· Le retour en force du rôle sociétal des entreprises.

 

· Le passage d’un management entrepreneurial à un management professionnel.

Il ne s’agit pas d’opposer ECO et EGO mais de proposer une complémentarité, un enrichissement de l’exercice du management.

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Quels sont les mérites d'une telle approche ?

 

 

L'écocentrisme met le management en phase avec ce que l'entreprise est devenue, à savoir, un écosystème avec un interne réduit à l'essentiel et un externe assurant une part importante de l'apport de valeur.

 

Sensibiliser les managers à ce déséquilibre, l'étudier avec eux, faire l'apprentissage d'un changement de comportement et d'une nouvelle hiérarchie de priorités.

 

 

L'écocentrisme s'intéresse à l'efficacité de l'interstitiel. L'approche par les interface est insuffisante ; les relations inter-entreprises se travaille en tant que telles avec trois mots d'ordre : Partager, mutualiser, interagir.

 

On met en commun des moyens, on synchronise les organisations, on résoud les difficultés qu'ont les autres.

 

 

L'écocentrisme vise à créer des avantages préférentiels. L'objectif étant de devenir l'entreprise préférée de son marché, celle à laquelle on fera le plus naturellement confiance.

 

C'est dans les situations critiques que connaissent les autres que l'on peut le mieux témoigner son empathie et démontrer son efficacité. Critique ne veut pas dire catastrophique, un heureux événement est une situation critique.

 

 

L'écocentrisme travaille les réseaux de valeur. La chaîne de valeur a fait son temps. Les externalisations ont redistribué les « cartes de valeur », les acteurs qui opéraient dans des processus enchainés fonctionnent en interaction. Faire gagner l'autre pour gagner plus en retour.

 

C'est une question de leadership. Qui organise la distribution des cartes, puis-je être ce chef de table ou bien puis-je devenir son meilleur ami. Ai-je une vision de la donne optimale, pas seulement pour moi, mais pour la table.

 

 

L'écocentrisme travaille les réseaux d'information. Toutes les réflexions sur la mise en pratique de l'écocentrisme débouchent tôt ou tard sur l'information. Pas celle de mon ERP, non celle dont se servent les gens. Il y a beaucoup à faire.

 

Se servir des réseaux sociaux. S'intéresser aux « données molles » (données non-structurées et/ou qui ne sont pas sous la juridiction de la Direction des systèmes d'information). Améliorer l'empreinte WEB de mon entreprise. Concrétiser mes objectifs de partage, mutualisation, interaction en créant un écosystème d'information.

 

 

 

 

 

L'écocentrisme est un état d'esprit et c'est aussi quelques démarches spécifiques :

 

  • le scope radar : pour redécouvrir qui sont les acteurs de l'écosystème de mon entreprise et bâtir un premier plan d'action.

 

  • le préférencement : pour construire un programme de création d'avantages préférentiels.

 

  • la stratégie de référentiel : pour faire partager ma vision des affaires et quelque peu normaliser les échanges, partages et interactions

 

  • la stratégie des alliés : pour améliorer la puissance de mon jeu relationnel.

 

  • les modèles d'affaires et les modèles de revenu : pour travailler la distribution des «cartes de valeur».

 

  • le schéma directeur de l'écosystème d'information : pour donner une cohérence et des outils aux relations inter-entreprises, pour prendre un peu de maitrise sur l'information qui m'échappe, pour me doter d'outils d'observation et de veille 
     

  • les achats durables : pour que l'acte d'achat inclut des objectifs écocentriques (organisation des relations inter-entreprises, leadership sur le modèle d'affaire, rapprochement d'acteurs clés, création d'avantages préférentiels).

Alors, convaincus ?

 

Ecocentric s'exprime au travers d'un blog http://ecocentric-management.over-blog.com/

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