de la chaîne de valeur au réseau de valeur

A la fin des années 90, je travaillais pour Gemini Consulting Paris, fusion des activités de conseil de Cap Gemini et de Bossard Consultants.  

Nous avons gagné avec l’aide de nos nouveaux amis du Bureau de Boston, une étude pour le compte de l’Union Européenne. J’ai dirigé cette étude sur l’impact d’Internet pour les Industries du contenu (Condrinet = Content and commerce driven strategies in global networking). 

En octobre 1998, nous avons présenté l’étude à la Foire du Livre de Francfort.

Un article de l’AFP en date du 15 octobre 2008 – dix ans après !- m’a fait ressortir cette étude.

Le titre de l’article :

A la Foire de Francfort, le livre électronique croit son heure venue.

Il a fallu dix ans pour que la technologie, le contenu, des opérateurs –Amazon et Sony- soient simultanément au rendez-vous. Et il faudra encore dix ans, d’après les experts, pour que  le livre électronique monte en puissance et vienne à parité avec son grand frère papier.

Dans l'étude de 98, le livre électronique n’était qu’une des nombreuses perspectives étudiées ;  il y avait tout un développement sur les nouveaux modèles d’affaire et sur l’économie des réseaux. Dans ce développement, une notion avait la vedette celle de Value Web (toile de valeur).

Tout le monde a plus ou moins en tête la chaîne de valeur de Porter avec son assemblage d’activités principales (logistique entrante, opérations, logistique sortante, commercialisation, service) et les activités de support (technologie, ressources, infrastructure).

Les activités principales sont représentées en ligne comme les maillons d’une chaîne avec les activités de support en parallèle.

Eh bien, Internet vient tordre cette chaîne pour en faire un réseau autour des clients.  On passe ainsi d’une chaîne de valeur à un réseau de valeur, à une toile de valeur ou à une constellation de valeur selon les auteurs.

 Source Gemini Consulting 1998.

La Value Web avait cet objectif d’illustrer cette évolution tout en marquant les esprits par la référence à la toile.

Après un premier rang d’acteurs fortement impliqué dans le cœur d’activité, on trouve un deuxième rang  d’acteurs en support et un troisième rang d’acteurs d’environnement

L’autre idée portée par la Value Web était celle d’entreprise virtuelle constituée d’acteurs internes et d’acteurs externes.

Enfin, le client en tendant le bras ne touche pas que le packaging du produit posé là ; le client placé au cœur du réseau  est potentiellement en contact  avec chacun des acteurs du réseau. Cela ouvre l’opportunité à toutes les intermédiations.

Et  c’est ainsi que le linéaire devient courbe.

A bientôt